La première photographie rapide de Kenscoff sur le plan artistique et culturel nous présente une commune indigente, abandonnée à elle-même : absence (presque) totale de salle de spectacles, de place publique, de centre culturel, etc. Quoique dépourvue d'infrastructures culturelles, Kenscoff, grâce à son vivier de talents et la foi des jeunes kenscovites, peut devenir un lieu de culture. Johnson Sabin, le président de Combite des Jeunes pour l'Avancement de l'Art et de la Culture (COJAAC) y croit fermement en lançant le samedi 9 juillet une série d'activités culturelles autour de la danse, du théâtre, du tambour, de l'artisanat, du chant, de la peinture, etc. à l'intention des jeunes. Interview.

Il s\'appelle Olivier Blain, Belge de nationalité ; mais son nom sonne déjà fort dans le milieu du théâtre en Haïti. Représentant de \'\'La Charge du Rhinocéros\'\' en Haïti, on le connait comme l\'homme qui, avec d\'autres personnalités haïtiennes, fait tourner la machine du festival de théâtre Quatre Chemins depuis sa création. Mais plus d\'un ignore qu\'il est la pierre -ou, pour mieux dire, une bonne moitié- sur laquelle a été bâti le festival. Cet homme réservé, qui, pendant 6 ans, est témoin des hauts et des bas du festival, estime que le véritable problème du théâtre en Haïti, c\'est la notion de profession qui n\'existe pas, et qu\'il est venu le temps de la bâtir. Entretien.

Au-delà du modeste entretien sur la situation actuelle de décadence du théâtre que nous avons sollicité, le professeur Jean Coulanges nous propose une remontée fulgurante dans les années 50-70, considérées comme période phare du théâtre en Haïti. L\'ancien directeur du Théâtre national et actuel secrétaire permanent de la commission nationale de coopération avec l\'UNESCO a évoqué, non sans une pointe de nostalgie, l\'existence de la Société nationale d\'Art dramatique et le Conservatoire national d\'Art dramatique qui ont, à un certain moment, marqué la vie théâtrale et artistique du pays. Il a fallu voir quelques images d\'archives époustouflantes du \'\'Bord de mer\'\', du Théâtre de Verdure au Bicentenaire et des parades universitaires au Champ de Mars pour qu\'on se rende réellement compte de l\'état de notre déchéance actuelle.

Dans « Le capitaine et les rêves » du suédois Bjorn Larsson (un des tout derniers livres que j\'ai lus) le personnage principal, le capitaine Marcel, dit à l\'un de ses matelots \" L\'imagination, Castro, c\'est la capacité de se mettre dans la peau d\'autrui, l\'art de raconter des histoires et de les comprendre.\"

Sans grand tapage médiatique, le centre culturel/ bibliothèque Araka prépare, pour le 13 août prochain, son vingtième anniversaire. De 1988, date de sa fondation, à aujourd'hui un long chemin a été parcouru, un combat a été mené : celui contre l'illettrisme et l'obscurantisme. Rencontre avec le responsable de la bibliothèque du centre, Chilet Mondésir.

De l\'exposition « Le cerf-volant dans l\'imaginaire du peintre » montrée l\'année dernière au Parc Historique de la Canne à Sucre à la proposition de peindre une fresque collective sur le thème : « Le grandou * de l\'amitié », cette année, la Fondation Culture Création entend donner une dimension socioculturelle au « Festival Vol au vent » qui va au-delà de son simple aspect ludique. Rencontre avec la directrice de la fondation, Colette Pérodin, en son bureau.

Le jazz, musique afro-américaine d\'affirmation nègre, expression d\'un certain snobisme urbain en Haïti, a rapproché des couches sociales et des cultures. Il jette la base d\'une franche coopération entre des peuples, qui va au delà des protocoles d\'accord politique et des tutelles non encore définies. C\'est le cas du groupe Siroco Trio qui a survolé des mers et des frontières pour venir nous présenter ce que le Chili a de meilleur dans le domaine du jazz et tisser davantage avec les Haïtiens des liens de solidarité. Rencontre avec le batteur Andrés Celis.

Sur la petite terrasse de l\'hôtel Ritz Kinam où nous l\'avons rencontré, l\'illustre romancier congolais Alain Mabanckou, invité de marque à la première édition du Festival Etonnants Voyageurs Haïti, ne pouvait pas cacher son enthousiasme de fouler, pour la première fois, la terre de la première République noire, « le temple de la culture caribéenne ».

L\'esthétique, nous dit le poète Claude Pierre, est une manière de concevoir et de mettre une certaine conception de la beauté en pratique. Elle peut être une démarche individuelle ou encore un code social accepté par une catégorie sociale. D\'ailleurs, elle n\'est pas figée et peut être mise en question par d\'autres courants de pensée. Rencontre avec le poète-linguiste.

Tout en plongeant ses racines dans la réalité sociale, \"Le Revenant\" de Gary Victor promène le lecteur dans un univers fantasmagorique peuplé d\'esprits, de \"lwa\" et de dieux